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Electronique (1)

samedi, 11 novembre 2006 16:54

Anti-buée pour Strock 250

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Un dispositif anti buée pour Strock 250(1)

Introduction

Il peut arriver, durant les nuits d'automne, que l'on soit obligé d'interrompre l'observation parce que le miroir secondaire se couvre de buée.... et, contrairement aux oculaires, il n'est pas facile de le mettre bien au chaud dans sa poche !

Il faut alors avoir recours à un chauffage électrique qui empêchera la température du secondaire de chuter. 

Cet article décrit une réalisation, assez générale pour s'appliquer aux autres cas de buée,  et un peu plus évolué que les montages tout ou rien à interrupteur manuel. 

Objectifs 

Les critères pour réaliser l'anti-buée étaient, dans l'ordre de priorité :

  1. Une consommation minimale
  2. Un système automatique débrayable
  3. Un large choix de la tension batterie et puissance de chauffage
  4. Un système intégré dans le strock

Pour obtenir une consommation minimale,  il faut n'appliquerà la résistance chauffante que le strict minimum de puissance. On a donc choisi un montage  basé sur des impulsions de courant envoyées aux résistance de chauffage ; le rapport cyclique des impulsions varie avec la différence de température entre l'air et le miroir

Le système sera doté d'un interrupteur autorisant les positions on / off/auto

Le système n'exigera pas de tension régulée mais supportera une tension batterie de 4 à 12 Volts ou plus. L'intensité de courant dans la résistance pourra atteindre plusiers ampères si souhaité.

Le tout devra se loger dans la cage du secondaire.

Principes 

Branchements 

Le miroir secondaire est entouré d'un fil résistant pour le chauffage et d'une thermistance sur le centre arrière pour le contrôle de température.

Les 2 fils connectés à la résistance chauffante et les 2 fils connectés à la thermistance sont collés sur les tiges de l'araignée et sont branchés sur une carte située dans l'épaisseur de la cage du secondaire. Cette carte est fixée à la cage du secondaire par l'interrupteur et la fiche jack d'alimentation. Un petit trou dans le ctp permettra de régler le zéro à l'aide d'un petit tournevis 

La pile ou batterie est libre (poche de l'observateur ou fixée à l'extérieur de la cage ou posée à terre....)  son branchement se fait à l'aide d'une fiche jack. 

Une led permet de visualiser les impulsions de chauffage. 

Electronique 

Deux thermistances sont utilisées pour connaître la différence de température air-miroir. L'une est soudée sur le circuit électronique, l'autre est collée à l'arrière du miroir.

Un ampli opérationnel permet de sortir une tension proportionnelle au deltaTemp. Le zéro est réglable et dépend des thermistances. Il n'est pas utile de pouvoir régler le gain.

La génération des impulsions ayant un rapport cyclique dépendant du deltaTemp est réalisée par un comparateur prenant en entrée le résultat de l'ampli op ci dessus et une dent de scie générée par un astable.

Un transistor Mosfet permet une sortie de puissance vers la résistance chauffante. 

Schéma électronique

Ci dessous le schéma électronique (cliquez dessus pour une taille normale)

mini_schema Les thermistances utilisées sont des  CTP (coefficient de température positif) TSP102K ayant une sensibilité d'environ 0,7% /°C et une valeur typique d'environ 820 Ohms à 0°C.

Toute autre CTP ayant environ la même valeur de résistance et sensibilité est utilisable.

Le montage en différentiel (les CTP sont linéarisées avec une résistance de 2.7K) nous donne donc en entrée de l'ampli opérationnel :

VAB = V+( Th1/(Th1+(R10+R11+R2) ) - Th2/(Th2+R1)) = 1.474*10-3*V+/°C

En sortie de l'ampli opérationnel, nous aurons donc une tension :

Vout = VAB (1+ (R4/R9)) = 68.8*10-3*V+ /°C

La dent de scie, générée par le circuit NE255 et appliquée en entrée du comparateur  se situe entre (1/3) V+ et (2/3)V+ donc a une amplitude de  V+/3 .

On a donc un passage de 0% à 100% de la puissance de chauffage sur un différentiel de température de 0 à  4,85 °C .

Il est tout à fait possible d'augmenter la sensibilité (augmenter la résistance R4) .

Mais ceci serait au détriment de la stabilité et il vaut mieux pouvoir appliquer une puissance importante  manuellement (si on a oublié de brancher le circuit et qu'on veut évacuer très rapidement la buée ) et travailler avec un rapport cyclique très faible en continu .

Enfin, augmenter la sensibilité induirait des ajustements très fins des positions capteur et résistances chauffantes sur le secondaire pour  éviter des oscillations liées au modèle thermique de l'ensemble

Noter que, pour augmenter le rendement, on peut supprimer la diode de protection D2 -ce qui a été fait pour le circuit prototype- . Le risque d'inversion de polarité est faible avec une fiche jack.

L'interrupteur est à 3 positions (on/off/automatique) 

Enfin, le transistor Mosfet utilisé autorise plus d'une dizaine d'ampères et a une résistance de conduction de 0,16 Ohms. On se passe donc de radiateur tant qu'on reste aux environs de 2A (soit un chauffage d'une dizaine de watt sous 6Volts!).. au delà, il faudrait songer à éloigner  la thermistance de mesur de l'air ambiant et la caler à quelques dizaines de centimètres hors du circuit imprimé  et du flux d'air réchauffé par le transistor.

Voici la liste des composants :

Part     Value           Device     
C1       100nF          condensateur  découplage
C2       100nF          condensateur  découplage
C3       100µF          condensateur  chimique 25V
C4       100nF          condensateur  découplage
C5       100nF          condensateur  découplage
C6       3.3µF           condensateur tantale 25V
C7       100nF          condensateur  découplage
C8       100K           résistance
C11      100µF         condensateur  chimique 25V         
D1       1N4933        diode protection 1A     
D2                        diode protection 15A   
IC1      LM358N       double ampli op.
IC3      NE555N       monostable
J1                         connecteur 2 pts
J2       DCJ0202       fiche d'alimentation 
J3                         connecteur 2 pts 
LED1                     LED 3MM 
Q2       IRF530        transistor mosfet
R1       2.7K           résistance  
R2       220            résistance variable
R3       TSP102K      thermistance 1K  0.7%/°C
R4       560K           résistance 
R5       1.2K           résistance  
R6       2.2 K          résistance   
R7       68K            résistance
R8       68K            résistance
R9       12K            résistance
R10      2.2K           résistance
R11      390            résistance
S1                        interrupteur 3 positions  
 

  Circuit imprimé et montage

Le circuit imprimé et le montage ne posent pas de difficultés particulières...

On cablera les straps en premier (dont certains se trouveront sous des composants) et on fera attention à bien positionner la fiche jack femelle pour respecter la polarité d'alimentation (+ au centre de la fiche).

Soudez la Led de manière à ce qu'elle affleure la cage du secondaire une fois la circuit imprimé monté sur le Strock. 

Vous trouverez ci dessous le schéma du circuit imprimé (côté composant) et celui du placement des composants. Cliquez dessus pour l'obtenir en format JPG 400 DPI.

  mini_ci   mini_parts

 Thermique

Les capteurs de températures doivent être traités avec attention.

La spécification des capteurs nous indique que leur coefficient d'échauffement à l'air libre est de 10mW/°C. On calcule que, sur le montage, chaque thermistance va dissiper 6mW sous 9 Volts donc la température de la thermistance à l'air libre est supérieure à la température ambiante de 0,6°C.

Mais, me direz-vous, nous calculons un différentiel donc, une fois réglé, ces 0.6°C ne nous gènent pas....

Faux :

  • Car on veut pouvoir travailler avec une tension variable (une pile ou une batterie n'ont pas la même tension une fois déchargées) et la puissance dissipée varie avec le carré de la tension....... 
  • Et le coefficient d'échauffement n'est pas identique dans les 2 thermistances (l'une est associée au miroir secondaire, l'autre à l'air libre...

On veut garder un schéma simple et ne pas stabiliser la tension.... donc il faudra :

  1. Assurer un bon couplage thermique avec le miroir  : coller la thermistance au dos ou mettre de la graisse conductrice entre la thermistance et le miroir
  2. Coller sur la thermistance de mesure de température de l'air libre un petit carré d'aluminium noir pour diminuer le coefficient d'échauffement

Le résultat sera une augmentation de la constance de durée thermique (à vide, elle vaut 3 secondes) mais on peut penser que la température extérieure ne varie pas très rapidement !

Enfin, le couplage thermique entre résistance chauffante et thermistance doit être ajusté expérimentalement : on pourrait envisager de coller la thermistance au centre dos du miroir et mettre la résistance en spirale également sur le dos....

  • Un couplage trop fort ne réchauffera pas le miroir (la résistance chauffe la thermistance)
  • Un couplage trop faible oscillera (la thermistance détectera trop tard que le miroir est à température) 

 

Réglages 

Le seul réglage est celui du zéro à l'aide de la résistance variable... Veillez à le faire avec la longueur (et la section) définitive des fils de connexion à la thermistance. Assurez vous également que les 2 thermistances soient à la même température (mettez les en contact pour en être sûr).  Réglez alors la résistance pour être juste en dessous de l'apparition des impulsions de chauffage... (Ce réglage est accessible une fois le dispositif monté mais sera alors moins précis....)

Une goutte de vernis à ongle pour caler la résistance variable et le travail est fini.... reste à monter l'ensemble dans le strock . 

Prototype 

La photo qui suit montre le prototype assemblé (quelques retouches du circuit imprimé ont eu lieu mais l'implantation n'a globalement pas changée).

proto

A gauche, la fiche jack femelle et à droite l'interrupteur à 3 positions : ces 2 éléments servent à fixer la plaquette dans la cage du secondaire.

La fiche en haut à droite sert à brancher la résistance chauffante.

La diode D2 a été remplacée par un strap

Le transistor de puissance est à l'horizontale, face métal vers le haut.

Evitez d'utiliser des supports de circuit intégrés : vu leur faible prix, évitez les risques de contacts oxydés et soudez les directement sur le CI 

La thermistance de mesure de température de l'air est en bas à droite  à côté de la résistance variable de réglage du zéro: on veillera à fixer la plaquette en gardant le transistor mosfet en haut pour que la chaleur ne perturbe pas cette thermistance. Sur ce proto, on n'a pas collé de petit radiateur sur la thermistance.

Enfin, et c'est indispensable compte tenu de l'environnement, recouvrez la face cuivre du circuit imprimé par une couche de vernis pour éviter les oxydations .

 

Conclusion

 

Ce montage est plus général que sa simple utilisation pour le secondaire d'un strock et doit pouvoir s'appliquer à tout dispositif chauffant anti buée. Son intérêt principal étant une consommation d'énergie de chauffage limitée au strict minimum.

Il reste aujourd'hui à tester ce montage dans un environnement réel et faire éventuellement les retouches et réglages qui s'avèreraient nécessaires.

Gilles 

  (1) Le strock 250 est décrit dans les pages de son concepteur Pierre Strock   http://strock.pi.r2.3.14159.free.fr/

 et sur le site web du club Magnitude78 http://www.astrosurf.com/magnitude78/   .. et sur ce site.